Histoire de Janus,
emblème de QHD

"Féconder le passé tout en engendrant l'avenir,
que tel soit pour moi le présent".
Nietzsche


Janus. On a coutume d'appeler du nom du dieu romain Janus toutes les statues bicéphales. Celle, dont est inspiré notre logo, est celto-ligure. Elle a été trouvée dans le Var au sanctuaire de Roquepertuse.

Le dieu solaire des commencements. Chez les Romains, Janus est un dieu solaire, celui qui ouvre le jour et qui, par extension, préside à toutes les initiatives et toutes les entreprises. Le premier mois de l'année (Januarius, Janvier) lui est consacré. Le dieu des commencements a fini par être considéré comme créateur de toutes choses et père de tous les dieux. La représentation du soleil de l'abri Donner au dessus du village rappelle cet attribut essentiel.

Soleil de l'abri Donner

Le double visage. Le nom de Janus est lié à celui de Janua, la porte. Il est le gardien des passages et des limites ; comme Hermès chez les Grecs, il veille sur les voies de communication terrestres, fluviales, maritimes et ses sanctuaires se trouvent aux carrefours des chemins. Janus bifrons, le dieu des limites est le symbole de l'ambivalence universelle représentant à la fois le mal et le bien, la guerre et la paix, la nuit et le jour… il est le dieu au double visage : il regarde en arrière et en avant, à l'intérieur et à l'extérieur, vers la vie et vers la mort, vers le passé et vers l'avenir.

L'Eglise a donné de cette dualité une interprétation en relation avec la vie du Christ, celle des deux Saint Jean fêtés au solstice d'hiver et au solstice d'été : Saint Jean Baptiste qui annonce la venue du Christ comme le coq (celui figuré sur nos clochers) la venue du jour fêté au solstice d'été et Saint Jean l'Evangéliste, le disciple bien aimé, symbolisé par l'aigle, l'animal qui regarde le soleil en face, fêté au solstice d'hiver. A la Renaissance on a vu surtout en Janus la dualité du passé et de l'avenir ; c'est cette interprétation que nous avons retenue.

Histoire et devenir, ce double intitulé est significatif. Notre tache principale consiste à réaliser un travail de mémoire et d'histoire : sauver les actions humaines de l'oubli, c'est la tache sacrée dont l'historien est investi depuis l'Antiquité.

Mais cela ne doit nous détourner ni de la considération du présent ni du souci de l'avenir. D'abord parce que le travail de mémoire rend le présent plus grave c'est-à-dire plus lourd, plus lesté de sens et chargé de toute la puissance du passé ; ensuite parce qu'en nous enseignant d'où nous venons il peut nous aider à mieux envisager l'avenir.

Histoire et devenir, la signification de la conjonction est claire : le souci de l'avenir doit toujours se conjuguer avec la fidélité au passé, la construction de l'avenir ne doit pas signifier qu'il faille continuer à agresser et à faire violence à ce pays comme c'est le cas depuis la construction du barrage. Il faut donc trouver un juste équilibre entre le respect du patrimoine et les exigences du développement touristique. La politique retenue par la Région est à cet égard difficilement contestable : pour sauver le paysage et préserver les gorges il faut lotir les villages.

Si notre association peut émettre un avis sur les dossiers brûlants de l'heure (lotissement touristique, ligne de THT, enfouissement sur le plateau des déchets venu des grandes villes…), elle ne peut pourtant pas se constituer en groupe de pression ou se mettre au service d'intérêts partisans  : elle n'a aucun pouvoir et ce n'est pas sa vocation.

Son avis éventuel aura pourtant d'autant plus d'autorité qu'elle se sera élevée au-dessus des intérêts particuliers qui minent et empoisonnent tous les débats. Notre indépendance à l'égard de tout pouvoir politique et de tout intérêt financier, qui fait notre force, peut aussi donner à notre association l'effectivité d'un contre-pouvoir.

François Warin
Président de QHD

 

Association 1901
dont l'objet est l'étude de l'histoire locale de Quinson, et du patrimoine historique et culturel de Quinson, afin de mieux appréhender son avenir,